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Le moustique tigre redouté signalé en Belgique

ANVERS (13/01/2014). Le moustique tigre voyage à travers le monde dans les pneus usagés et les plantes de bambou et est également arrivé en Belgique cette année.  Le risque pour la santé publique est provisoirement faible, parce qu’il est incertain que ce moustique vecteur de virus comme celui de la dengue ou du chikungunya puisse survivre aux conditions hivernales en Belgique. L’Institut de Médecine Tropicale (IMT) d’Anvers garde un œil attentif sur le moustique.

Depuis l’été dernier, des chercheurs de l’IMT surveillent la présence du moustique tigre asiatique (Aedes albopictus) dans une entreprise d’importation de pneus usagés dans les environs du port d’Anvers. En juillet 2013, des collègues chercheurs de l’Université de Liège- Gembloux Agro-Bio Tech ont déjà découvert un premier spécimen de ce moustique tigre dans cette entreprise (bit.ly/1eumizn).

Les recherches en cours à l’IMT font partie d’un projet sur la surveillance des moustiques exotiques, les culicoïdes et les tiques, financé par l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA). La population de moustique tigre asiatique dans le port d’Anvers a été confirmée comme active jusqu’en octobre 2013. En outre, en fin novembre 2013 une larve vivante de ce moustique exotique a également été trouvée dans une cargaison des plantes de Bambou dans le port d’Anvers. Les sociétés d’importation introduisent ces plantes ornementales d’une manière régulière directement via des conteneurs maritimes en provenance de Chine.

« Nous craignons la présence de ce moustique en Belgique, car il peut transmettre différents virus y compris ceux de la fièvre jaune, la dengue et le chikungunya. Bien que généralement, ces virus entrent dans le pays par un voyageur infecté, » explique Isra Deblauwe, biologiste à IMT.

Aedes albopictus a une préférence pour le sang humain et est très agressif. Il est originaire de l’Asie du Sud-Est, mais a déjà conquis l’Amérique et le sud de l’Europe, et se retrouve maintenant au nord dans nos régions. Reconnue comme l’une des 100 espèces les plus invasives, le moustique tigre voyage autour du monde à travers les échanges de marchandises, en particulier dans les pneus usagés et les plantes de bambou ornementales. L’eau qui reste dans les attaches ou dans laquelle les végétaux sont transportés, constituent des points de débarquage idéal pour les œufs de ces moustiques.

« Nos voisins du nord des Pays-Bas ont ce problème depuis quelques années et agissent également immédiatement pour lutter avec des biocides. Dans notre pays, ces biocides sont cependant non enregistrés et illégaux et nous ne pouvons malheureusement pas lutter actuellement. Une adaptation de la législation actuelle aux produits biocides est nécessaire pour permettre le contrôle, » ajoute Deblauwe.

En 2000, le moustique tigre avait déjà été trouvé une fois dans la même entreprise de pneus dans le voisinage du port d’Anvers. Cependant, il n’avait plus été détecté malgré des projets de surveillance à court terme à partir de 2007. L’installation  de cette espèce exotique cette fois, dépendra de la sévérité de l’hiver de 2014. Jusqu’à présent, tout indique que ce moustique exotique ne peut pas survivre à l’état adulte l’hiver de nos régions.  Des chercheurs de l’IMT continueront leur surveillance dans l’entreprise à la fin de l’hiver pour voir si les œufs peuvent hiverner ou non. Les chargements des plantes de bambou qui entrent dans notre pays continueront d’être surveillés en 2014.

 

La santé publique

Il n’y a aucune raison de s’inquiéter au sujet de la santé publique actuellement.  Les risques sont très faibles que les moustiques tigres importés soient porteurs de virus comme la dengue ou le chikungunya. Ces virus entrent le plus souvent dans les pays via un voyageur infecté, qui, à son tour, peut être à l’origine d’une infection autochtone, comme dans le cas de la transmission autochtone de la dengue en France observée en octobre de l’année précédente.  Pour qu’une transmission du virus ait lieu, le virus et le moustique tigre doivent être présents au même moment et dans le même endroit.

« Actuellement, la population de moustiques tigres dans le port d’Anvers est beaucoup trop petite et devrait être en mesure de passer l’hiver avant de pouvoir se propager. Cependant, l’intensification du commerce international et le réchauffement climatique peuvent changer la situation dans le futur,  » avertit Deblauwe.

C’est pourquoi, un plan de surveillance à long terme est recommandé dans les sites possibles d’importation de cette espèce de moustique en Belgique. En plus, l’homologation et l’enregistrement des pesticides biologiques selon les lignes directrices de l’UE est un point essentiel pour lutter contre la propagation du moustique tigre et de prévenir ainsi les épidémies de maladies provisoirement incurables.

Plus d’informations et photos:

Comment pouvez-vous reconnaître le moustique tigre ?

Par la couleur noir et blanc contrasté, les pattes et les pièces buccales rayés en noir et blanc, la bande blanche sur le dos et sa petite taille (voir photo 1bit.ly/KCwtc3). (attention à ne pas confondre avec le moustique indigène annelé (Culiseta annulata), qui possède des pattes rayé ; il est plutôt brunâtre et très grand avec des ailes tachetées (voir photo 2bit.ly/1lXwfrD).

Isra Deblauwe à la recherche de larves dans des vieux pneus – bit.ly/1gzC39J

ECDC – Carte de répartition du moustique tigre asiatique – bit.ly/1abbUKh

RIVM – Questions fréquentes posés sur le moustique tigre (NL)  – bit.ly/K81C6B

 

Contact presse:

Roeland Scholtalbers, Responsable de la communication, rscholtalbers@itg.be, T: +32 (0)3 247 07 29, M: +32(0)477068384

 

Personnes de contact :

Institut de Médecine Tropicale (Unité d’Entomologie vétérinaire)

Maxime Madder (mmadder@itg.be) 03 247 63 97

Isra Deblauwe (ideblauwe@itg.be) 03 247 65 28

 

Université de Liège – Gembloux Agro-Bio-Tech (Unité d’Entomologie fonctionnelle et évolutive)

Frédéric Francis (frederic.francis@ulg.ac.be) 081 62 22 83

Slimane Boukraa (s.boukraa@doct.ulg.ac.be) 081 62 24 23

 

Notes aux rédacteurs:

L’Institut de Médecine Tropicale :

  • L’Institut de Médecine Tropicale (IMT) de Anvers, Fondation d’Utilité Publique, se situe parmi les meilleures institutions internationales concernant l’enseignement, la recherche et les services médicaux dans le domaine de la médecine tropicale (le sida inclus) et de la santé publique dans les pays en voie de développement. www.itg.be
  • 450 personnes travaillent à l’ITM, dont beaucoup sont des chercheurs et des techniciens hautement spécialisés. Chaque année quelques 500 scientifiques, médecins et infirmières suivent des cours de spécialisation, et plus de 100 doctorants internationaux effectuent leurs recherches à l’IMT. Les services médicaux assurent annuellement environ 40.000 actes préventifs et curatifs. La site web trilingue www.medecinedesvoyages.be reçoit quelque 300.000 visiteurs par an.
  • Plus de 75% de ces publications apparaissent dans le top-25% des journaux sur son terrain.
  • L’IMT développe aussi un important programme de renforcement des capacités dans les pays en voie de développement. A cet effet, l’IMT collabore avec de nombreuses institutions partenaires dans l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Asie.
  • L’IMT reçoit des subventions des ministères chargés de l’enseignement, de la recherche, de la coopération au développement et de la santé publique. Mais l’IMT dépend surtout du financement des projets, des propres revenus et du mécénat.

 

l’Université de Liège- Gembloux Agro-Bio Tech : Fondée en 1860 et intégrée à l’Université de Liège depuis 2009, Gembloux Agro-Bio Tech est une Faculté dédiée aux sciences agronomiques et à l’ingénierie biologique. Elle forme des bioingénieurs capables de répondre aux attentes de la société au niveau de la production, de la transformation et de la valorisation des bioressources. Quatre filières d’étude distinctes permettent aux étudiants de se spécialiser dans des domaines clés des sciences du vivant : sciences et technologies de l’environnement, la gestion des forêts et des espaces naturels, les sciences agronomiques, la chimie et les bioindustries. La Faculté compte un total de 1.520 étudiants, dont 36% d’étudiant(e)s  étrangers.